Infiltration de PRP pour le traitement de l’aponévrosite plantaire
Sommaire → Infiltrations de PRP | Définition | Signes | Diagnostic | Causes | Évolution | Traitement | Chirurgie
L’aponévrosite plantaire est une pathologie douloureuse du talon qui peut rapidement devenir invalidante à la marche. Souvent due à des traumatismes répétés (course à pied par exemple) elle nécessite le repos, et le traitement médical associé est souvent suffisant (talonnettes, orthèses plantaires, kinésithérapie et ondes de choc). Les infiltrations de corticoïdes peuvent être intéressantes lorsque la pathologie est très douloureuse, ou que la rééducation n’est pas réalisable du fait de ces douleurs. Elles ne doivent pas être répétées car fragilisent l’aponévrose et peuvent aboutir à sa rupture dans des cas extrêmes. Dans cette situation l’infiltration de Plasma Riche en Plaquettes pourra trouver ici sa place.
Le Plasma Riche en Plaquettes (PRP) pour l’aponévrosite plantaire
En cas d’échec des infiltrations de corticoïde, ou d’aponévrosite plantaire fissuraire, il pourra être proposé une infiltration de Plasma Riche en Plaquettes.
Le but de l’injection de PRP pour une aponévrosite plantaire est d’utiliser le pouvoir « cicatrisant » et anti-inflammatoire des plaquettes afin de permettre une régénération de l’aponévrose plantaire. Le résultat est plus long qu’avec une infiltration de corticoïde mais plus durable. On prélève le sang du patient que l’on va centrifuger, ce qui permet de ne récupérer que les plaquettes et la plasma (liquide dans lequel flottent les cellules du sang) sans les globules blancs et rouges qui sont pro-inflammatoires. Les plaquettes concentrées, lorsqu’elles sont ainsi injectées, vont libérer de multiples facteurs de croissance qu’elle relarguent de leurs granules alpha. Ces facteurs de croissance vont à la fois avoir un effet anti-inflammatoire mais aussi cicatrisant pour l’aponévrose.
L’injection au contact du tendon se réalise au cabinet en pratique courante, après prélèvement sanguin par une infirmière, et le geste est le même que celui de l’infiltration.
Lorsque l’injection dans le fascia est nécessaire, avec réalisation d’un needling (multiples pénétrations dans le fascia avec une aiguille), le geste se réalise alors au bloc opératoire, car il nécessite une anesthésie locorégionale afin qu’il soit indolore. Le but est alors de « blesser » le fascia pour déclencher une cicatrisation qui sera aidée par l’injection des plaquettes contenant des facteurs de croissance. Il faut alors du temps pour que l’aponévrose puisse cicatriser, le Dr Gross demande aux patients de marcher avec une botte et des béquilles pendant une semaine, puis de reprendre la rééducation au début de la troisième semaine post geste. Le résultat est alors à attendre à 3 mois du geste et on vise alors une forte diminution des douleurs et une récupération de la marche.
L’aponévrosite plantaire, qu’est-ce que c’est ?
En-dessous des os et des muscles, la plante du pied est soutenue par une aponévrose, bande fibreuse qui s’étend du talon à la base des orteils.
L’aponévrosite plantaire (aussi appelée fasciite plantaire ou épine calcanéenne) correspond à une inflammation de l’aponévrose de la plante du pied, le plus souvent au niveau du talon (calcanéum).
Quels sont les signes d’une aponévrosite plantaire ?
Les patients atteints d’une aponévrosite plantaire présentent des douleurs du talon, qui sont aggravées par la marche.
La marche est alors difficile voire impossible au-delàs d’une certaine distance.
Comment faire le diagnostic d’une aponévrosite plantaire ?
Sur les radiographies, il est parfois noté une épine calcanéenne, qui n’est pas la cause des douleurs des patients mais seulement un signe de souffrance de l’aponévrose.
L’échographie ou l’IRM permet de mettre en évidence la présence d’une fissure de l’aponévrose plantaire qui est un signe de gravité et contre-indique parfois les infiltrations de corticoïdes.
Quelles sont les causes l’aponévrosite plantaire ?
L’aponévrosite plantaire peut être déclenchée ou aggravée par des sports sur terrain dur (course à pied, marche longue), ou par un mauvais chaussage (chaussures de sécurité), un surpoids ou un travail nécessitant le port de charges.
Quelle évolution pour cette pathologie du pied ?
La pathologie peut évoluer sur un mode aigu et céder rapidement après le repos, le temps de guérison est alors de quelques semaines. Dans ce cas il conviendra de rechercher les facteurs déclenchant ou aggravant (chaussage, surentrainement, surpoids…) afin de les modifier et d’éviter les récidives.
Il arrive cependant que l’aponévrosite plantaire se chronicise et persiste sur plusieurs mois, malgré le repos.
Quel est le traitement de l’aponévrosite plantaire ?
Repos
Il conviendra après avis du médecin d’arrêter le sport incriminé (course à pied le plus souvent), et de mettre le pied le plus possible au repos. Le glaçage est alors recommandé, voir des antalgiques ou des anti-inflammatoires en cas de douleurs importantes.
Talonnettes voire semelles
Il est proposé tout d’abord au patient d’acheter des talonnettes (que l’on peut trouver aisément dans les magasins de sport). En cas de grand trouble de la statique du pied, on prendra l’avis d’un podologue pour un bilan postural voir la confection de semelles.
Changements de chaussures
Le chaussage peut être adapté avec le port de chaussures de course à pied avec un bon amorti et un drop (talon surélevé par rapport à l’avant de la chaussure).
Kinésithérapie et Ondes de choc
En cas de douleurs persistantes, on pourra faire appel à un kinésithérapeute pour réaliser des massages et des étirements, que le patient pour poursuivre à la maison régulièrement.
Les ondes de choc ont montré une certaine efficacité dans le traitement des aponévrosites et sont proposées par certains kinésithérapeutes.
Les infiltrations pour aponévrosite plantaire
Le Plasma Riche en Plaquettes (PRP)
Et la chirurgie ?
Elle est très rarement proposée, du fait de l’efficacité de toutes les mesures précédentes, et consiste à aller désinsérer l’insertion du fascia plantaire et à raboter l’épine osseuse.
Bibliographie :
Pierre Borderie, Pathologies non inflammatoires de l’aponévrose plantaire, Volume 4457, Issue 3, 06/2014, Pages 137-214, ISSN 1878-6227
Buchbinder R. Clinical practice. Plantar fasciitis. N Engl J Med. 2004 May 20;350(21):2159-66. doi: 10.1056/NEJMcp032745. PMID: 15152061
Crawford, F; Thomson, CE », »Interventions for treating plantar heel pain », »Cochrane Database of Systematic Reviews », »2003