Infiltration de PRP pour épicondylite
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L’épicondylite latérale ou tennis elbow est une atteinte du tendon conjoint d’insertion des épicondyliens latéraux au niveau du coude. Bien que le repos et la rééducation soient souvent suffisants pour faire céder les douleurs, une infiltration échoguidée de corticoïde peut être réalisée, surtout à la phase précoce de la maladie.
En cas d’échec, de récidive précoce, ou de pathologie chronique et/ou fissuraire, il peut être proposé de réaliser une ou plusieurs infiltrations Plasma Riche en Plaquettes (PRP) afin d’aider à la cicatrisation du tendon.
Plasma Riche en Plaquettes pour épicondylite latérale (tennis elbow)
Lorsque ce traitement est en échec, ou en cas de fissure importante contre-indiquant l’infiltration de corticoïde, il pourra alors être proposé une infiltration de Plasma Riche en Plaquettes dans le but de favoriser une cicatrisation du tendon, sans prendre le risque de favoriser la tendinose.
Le PRP est une technique d’infiltration à base de sang autologue (sang appartenant au patient). Après un prélèvement sanguin se réalisant au cabinet (15 mL) le tube est mis dans une centrifugeuse pendant cinq minutes, ce qui permet de séparer les éléments du sang. On ne récupérera alors que le plasma (eau dans laquelle « flottent » les cellules du sang) avec un concentré en plaquettes (cellules permettant la cicatrisation et la coagulation, dont les granules alpha possèdent de nombreux facteurs de croissance). A l’aide de l’aiguille et sous contrôle échographique, ou réalise un needling du tendon (plusieurs allers-retours avec une petite aiguille) et on injecte alors le PRP dans le tendon et dans l’éventuelle fissure.
Le geste est précédé d’un glaçage afin de le rendre tout à fait tolérable, mais il n’est pas possible de réaliser une anesthésie locale (car l’anesthésiant est délétère pour les plaquettes). Dans les suites du geste, le patient peut s’attendre à une majoration des douleurs pendant 2 jours en moyenne puis d’un retour à l’état de base. Le résultat est à attendre sur le long terme (à 2-3 mois du geste) car on relance un processus de cicatrisation qui est long. Il est parfois nécessaire de réaliser deux injections en fonction de l’état du tendon, et préconisé de faire des séances de rééducation pour diriger la cicatrisation des fibres du tendon.
L’épicondylite latérale (tennis elbow), qu’est-ce que c’est ?
C’est une pathologie fréquente d’insertion du tendon conjoint des muscles épicondyliens latéraux au coude. Les muscles épicondyliens latéraux ont pour fonction de réaliser une extension du poignet, et une supination (fait de mettre la paume de la main vers le ciel). L’insertion tendineuse s’inflamme dans un premier temps, ce qui provoque des douleurs parfois importantes et peut être invalidant pour la poursuite de la pratique du sport ou l’activité professionnelle. Au bout de quelques semaines, l’inflammation du tendon diminue mais le tendon peut présenter une tendinose chronique, il reste malade et désorganisé, parfois fissuraire, par défaut de cicatrisation.
Quels sont les signes de l’épicondylite latérale ?
Les patients vont présenter des douleurs sur la face latérale (externe) du coude qui peut irradier vers l’avant-bras mais aussi remonter vers le bras. Les douleurs sont majorées par le mouvement mais il n’est pas rare qu’elles soient aussi nocturnes. Les mouvements du poignet reproduisent alors les douleurs du coude en particulier le fait de serrer la main, et de réaliser une extension / supination (paume de la main vers le ciel).
Comment faire le diagnostic d’une épicondylite latérale ?
Le diagnostic est clinique, il est donc réalisé par le médecin lors de l’interrogatoire mais surtout l’examen du patient. Il peut être confirmé aisément par l’échographie qui s’attache à rechercher la tendinopathie mais aussi une possible fissure du tendon.
Dans de rares cas, une IRM peut être demandée afin d’étudier l’articulation du coude qui est juste en dessous de l’insertion du tendon ou de préciser une fissure non certaine.
Quelles sont les causes de l’épicondylite latérale
Il est souvent retrouvé une cause aux douleurs des patients. Une activité physique intense ou inadaptée (classiquement le tennis avec une erreur sur la taille du manche, du cordage, ou un mauvais geste ; c’est d’ailleurs de cette activité que vient le terme de tennis elbow, littéralement coude du tennisman). Une activité professionnelle répétitive avec port de charges ou utilisation répétitifs d’outils (perçeuse, marteau…) est aussi une cause fréquente de l’épicondylite latérale de coude.
Quelle évolution pour le tennis elbow ?
Dans la grande majorité des cas, l’épicondylite guérit toute seule sans traitement et avec du repos. Chez certains patients, cependant, elle peut devenir chronique et persister plusieurs mois vers années et être invalidante pour la pratique du sport ou certaines professions.
Quel est le traitement de l’épicondylite ?
Éliminer le facteur déclenchant
Le premier traitement, après l’avoir identifié, est d’éliminer le facteur déclenchant : changement de manche, de cordage, repos sportif ou professionnel.
Traitement médicamenteux
Si les douleurs sont intenses il peut être proposé après avis médical des anti-inflammatoires en cure courte par voie orale mais aussi en pommade (topiques). Le cryothérapie (glaçage) peut-être aussi efficace, le tendon étant très superficiel il est facilement accessible à une poche de glace, tout en prenant garde à bien protéger la peau !
Kinésithérapie
En cas de persistance la kinésithérapie est alors indispensable, qui peut être couplée à des ondes de choc focales ou radiaires qui ont montré une bonne efficacité dans les études mais aussi dans la « vraie vie ».
Infiltration de corticoïdes pour épicondylite latérale
Dans la phase précoce de la maladie tendineuse, le tendon est siège d’une inflammation : c’est la tendinite. Dans cette phase, le traitement anti-inflammatoire local, c’est-à-dire l’infiltration de corticoïde (injection au-dessus du tendon) est efficace afin de permettre de passer un cap douloureux et de réaliser une bonne rééducation, qui est indispensable pour la récupération.
Dans la phase chronique, lorsque le tendon est malade depuis longtemps, le phénomène de tendinite diminue au profit de la tendinose (fibrose / durcissement du tendon, les fibres tendineuses sont mal alignées) et le tendon a du mal à cicatriser. Il n’est pas judicieux, dans ce cas, de réaliser une infiltration de corticoïde car cela pourra prolonger la durée d’évolution de la maladie et empêcher la cicatrisation du tendon.
On recourt alors aux infiltrations de PRP.
Infiltrations de PRP (plasma riche en plaquettes) pour l’épicondylite latérale
Chirurgie de l’épicondylite latérale
Dans les rares cas d’échec de l’ensemble des traitements, il conviendra alors de prendre l’avis d’un chirurgien qui pourra alors réaliser une ténotomie (désinsertion du tendon).